Est-ce que ça vaut la peine de retarder sa retraite?

De plus en plus de Québécois envisagent de reporter leur retraite. Qu’est-ce qui les motive?

En réalité, il faut de plus en plus avoir les moyens de prendre sa retraite, car les Canadiennes vivent en moyenne 22 ans après 65 ans (19,5 ans pour les hommes), selon Statistique Canada. Mais la longévité n’est pas la seule raison pour repousser la retraite. Les rendements espérés des placements ont baissé depuis quelques années. 

Et l’épargne n’est pas au rendez-vous pour nombre de contribuables: un Canadien sur quatre (26,3%) a cotisé à un REER en 2020, pour une cotisation médiane de 3600$. 

Une étude du professeur Luc Godbout de l’Université de Sherbrooke confirme que la cotisation moyenne au REER augmente avec l’âge. Elle est de 1100$ pour les 19 ans et moins, de 9900$ pour les 55 à 59 ans et de 11 000$ pour les 60 à 64 ans. Si les moins de 45 ans sont accaparés par leurs responsabilités familiales et financières, leurs aînés ont, théoriquement, plus de marge de manœuvre pour épargner.

D’où l’idée de reporter la retraite. 

D’autant plus que seulement 41% des travailleurs québécois du secteur privé (100% au public et dans la construction) participent à un régime de retraite, selon la Régie des rentes du Québec (RRQ). 

Et 17,7% des travailleurs du privé bénéficient d’un régime de retraite à prestations déterminées (qui garantit une rente fixe jusqu’au décès, établie à l’avance), comparativement à 62% qui ont un REER collectif et 19,6%, un régime à cotisation déterminée (dont la rente n’est pas garantie).

Endettement

L’endettement généralisé n’aide pas les futurs retraités. Le ratio d’endettement des ménages canadiens était de 181,7% (ils devaient donc 1,82$ pour chaque dollar gagné) au deuxième trimestre de 2022.

Pire, quatre Québécois âgés sur dix seraient endettés et les taux des prêts hypothécaires en souffrance chez les plus de 65 ans grimpent inexorablement depuis des années. 

Est-ce que ça en vaut la peine?

Si certains n’ont pas le choix de reporter leur retraite, d’autres ont le luxe d’y songer. Voici donc un vieux truc de planificateur financier: divisez votre capital par 20 pour connaître votre revenu approximatif à la retraite. Par exemple: 100 000$ produira une rente annuelle de 5000$.

Prenons une personne dont le revenu net est de 40 000$. Si elle reporte sa retraite d’un an et épargne la moitié de son revenu, sous réserve des hypothèses de rendement et du taux d’imposition, elle ajoute environ 1000$ à sa rente annuelle. 

Pour une épargne de 35 000$ après impôt, on parle de 1750$ par année. Pour le restant de vos jours.

Source: Stéphanie Desjardins, Le journal de Montréal, 13 juillet 2023

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