L’avenir du marché du travail canadien est dans le perfectionnement

Récemment, les experts en recrutement du Groupe Adecco ont analysé le marché du travail canadien au-delà de la pandémie, explorant les principales causes derrière la pénurie de main-d’œuvre prolongée. Dans le présent article, nous explorerons comment le monde du travail a changé et proposerons aux employeurs des façons de s’y adapter en intégrant des programmes de perfectionnement.

Chef de file mondial en solutions de gestion des talents, le Groupe Adecco a pris l’engagement, dans un souci de respecter le Programme de développement durable des Nations Unies, d’aider cinq millions de travailleurs à se recycler ou à se perfectionner d’ici 2030. Si objectif général est de faire en sorte que tous aient accès à un milieu de travail équitable, nous avons pu constater que de solides programmes de perfectionnement offrent à nos clients des avantages clairs, à court et à long terme, en matière d’attraction de candidats, d’embauche et de rétention.

Vanessa Duarte, directrice de la formation et Bora Mucka, spécialiste du programme d’engagement chez Adecco Canada, expliquent la nécessité du perfectionnement et du recyclage professionnel en cette ère numérique. Elles présentent aussi les derniers développements des projets nationaux de perfectionnement d’Adecco ainsi que certains exemples de réussite.

L’écart de compétences parmi les travailleurs canadiens

L’écart de compétences parmi les travailleurs d’aujourd’hui est une cruelle réalité. Plus que jamais, les emplois requièrent un minimum de littératie et de compétences numériques. Les nouvelles technologies et les équipements qui en découlent transforment sans cesse les activités quotidiennes d’entreprises dans tous les domaines.

Se basant sur les résultats du sondage « Rebâtir la normalité », mené en 2021 auprès de 14 800 personnes dans 25 pays, le Groupe Adecco a déterminé que 66 % des travailleurs estiment qu’ils doivent apprendre de nouvelles compétences pour être encore employables dans quelques années. Or, le même sondage révèle que moins de la moitié des gestionnaires croient que leur entreprise dispose d’une stratégie de perfectionnement pour que les employés acquièrent les compétences numériques dont ils ont besoin.

La crise de l’emploi qui sévit partout au pays complique déjà grandement la tâche des employeurs qui veulent recruter des travailleurs qualifiés. Ajoutons à cela l’adoption généralisée des outils numériques, et trouver ces talents revient à trouver une aiguille dans une botte de foin. Pour se préparer à l’avenir du travail, l’attention des employeurs ne doit plus porter principalement sur les embauches externes, mais plutôt sur les promotions à l’interne. Autrement dit, au lieu de trouver l’aiguille dans la botte de foin, il faut transformer les brins de foin en aiguilles.

« Il y a un écart manifeste entre les compétences requises par les employeurs et celles présentes chez les travailleurs. Les programmes de formation ne peuvent suivre le rythme de la révolution numérique dans le marché. Nous réalisons de plus en plus que le perfectionnement doit être une pratique permanente, et pas seulement pour les compétences numériques : pour croître sur le plan professionnel, il faut des compétences numériques, techniques et générales. Ces trois compétences forment la pierre d’assise de l’avenir du travail. »
— Vanessa Duarte, directrice de la formation
Un triangle avec les mots « compétences générales » dans le premier coin, « compétences numériques » dans le deuxième coin et « compétences techniques » dans le troisième coin.

Les avantages du perfectionnement financé par l’employeur

La création d’occasions de perfectionnement à l’interne est la seule façon pour les employeurs de réaliser le plein potentiel de leur main-d’œuvre existante.

« En réponse à l’état du marché de l’emploi, les employeurs investissent massivement dans l’amélioration de leur stratégie d’embauche externe au lieu de créer des stratégies de perfectionnement à l’interne. Il est essentiel de reconnaître que le talent que vous avez sous la main est une occasion d’investissement tout aussi importante que de nouvelles embauches. Je dirais même que c’est un investissement plus sûr, car vous pouvez déjà compter sur la confiance et la loyauté d’employés de longue date. »
— Bora Mucka, spécialiste du programme d’engagement

Prenons l’exemple du programme de perfectionnement pour devenir cariste : dans le cadre d’un partenariat avec Raymond Johnston Equipment, nous finançons le perfectionnement d’employés exceptionnels afin qu’ils deviennent des caristes certifiés. Des journaliers de talent sont identifiés et suivent le cheminement d’apprentissage suivant :

  • Journalier
  • Opérateur de chariot élévateur à fourche à conducteur à pied
  • Opérateur de chariot élévateur à fourche à contrepoids
  • Opérateur de chariot télescopique
  • Opérateur de chariot à poste de conduite élevable

Le programme transforme la main-d’œuvre journalière en une pépinière de talents spécialisés. Lorsqu’un employé a terminé la formation et passé l’examen de certification, il est promu à un poste spécialisé, mieux payé. Cette promotion libère alors un poste de débutant, qui est beaucoup plus facile à combler. En formant leurs employés et en leur offrant des promotions, les employeurs peuvent à la fois bâtir une main-d’œuvre qualifiée, augmenter la satisfaction de leurs employés et diminuer leurs problèmes d’embauche.

Dans son rapport « Le Canada – Une nation axée sur l’apprentissage », le Conseil des Compétences futures, chapeauté par le ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées du Canada, explique ainsi la nécessité d’avoir une stratégie de perfectionnement :

« La viabilité, la croissance et la durabilité à long terme des entreprises sont menacées si la main-d’œuvre n’est pas évaluée en permanence pour soutenir le développement continu des compétences. Les entreprises et organisations de pointe reconnaissent déjà les avantages concurrentiels que leur procure la proposition de valeur consistant à investir continuellement dans le perfectionnement et le recyclage des compétences de leur main-d’œuvre. »

Le coût du perfectionnement

Bien que l’acquisition de nouvelles compétences chez les employés soit un besoin connu de tous, bon nombre d’entreprises n’ont pas de stratégie claire pour y répondre à l’interne. Souvent, le problème en est un de coûts. Après tout, il peut être difficile de mesurer les éléments humains d’un investissement dans le perfectionnement, comme la satisfaction au travail et l’attraction de candidats.

Néanmoins, le potentiel de réduction de coûts est évident d’un point de vue financier plus conventionnel.

Dans leur rapport Future-Proofing the Workforce, qui évaluait le point de vue de travailleurs, d’entreprises et d’institutions publiques sur l’acquisition de nouvelles compétences, le Groupe Adecco et Boston Consulting Group ont découvert que les entreprises pouvaient économiser jusqu’à 136 000 $ par personne si elles optaient pour le recyclage professionnel au lieu de licencier un employé et d’engager une nouvelle personne.

Le rapport précise les domaines où seraient faites les économies :

  • Indemnités de départ
  • Recrutement
  • Formation et réinstallation
  • Intégration

De même, Josh Bersin, dans une étude menée pour le compte de General Assembly et Whiteboard Advisors, montre que l’embauche à l’externe peut coûter jusqu’à six fois plus que le développement des talents à l’interne. 

La preuve n’est donc plus à faire : le perfectionnement, c’est payant.

Un besoin croissant

Notre façon de travailler a changé. Les nouvelles technologies exigent de nouvelles compétences et c’est de plus en plus difficile et coûteux de recruter de nouveaux talents. Pour suivre l’évolution du marché du travail au Canada, les employeurs doivent adopter des stratégies de perfectionnement à l’interne. Devant une pénurie de main-d’œuvre qui perdure dans tout le pays, les employeurs canadiens doivent prioriser les investissements en capital humain comme le perfectionnement et le recyclage professionnel pour augmenter la satisfaction des travailleurs, réduire les coûts d’embauche et développer une main-d’œuvre qualifiée.

Selon Vanessa Duarte, l’engagement d’Adecco envers le perfectionnement et le recyclage professionnel est avant tout un devoir : 

Source: Adecco, publié le 21 janvier 2022

Aucun commentaire

Avatar

Vous devez vous connecter pour commenter.