Avantages du bénévolat pour les aînés
Bienfaits du bénévolat sur la santé et la vie sociale
Le bénévolat est une activité enrichissante pour les aînés. Il améliore leur bien-être et contribue à un mode de vie actif. De façon générale, les avantages du bénévolat – particulièrement dans le cas des aînés – intéressent les chercheurs depuis plus de 20 ans, tant au Canada que dans le reste du monde. Le bénévolat est un choix d’activité important, car il est avantageux pour la collectivité, les organismes sans but lucratif et les bénévoles. Il s’agit d’une activité très saine.
Diverses recherches montrent que le bénévolat comporte d’importants bienfaits sur la santé, notamment une meilleure santé physique, émotionnelle ou psychologique, et cognitive, ainsi que de nombreux avantages sociaux. Chacun de ces avantages est décrit ci-après.
Bienfaits sur la santé physique
Diverses recherches ont montré que le bénévolat comportait des bienfaits sur la santé physique, c’est-à-dire que les bénévoles jouissent d’une meilleure santé physique que les non-bénévoles.
Ce fait peu coïncider ou non avec des différences réelles sur le plan des troubles de la santé déclarés. Par exemple, à partir de données longitudinales, Lum et Lightfoot (2005) ont découvert que le bénévolat n’avait aucune incidence sur le nombre de troubles de la santé diagnostiqués par les médecins chez les particuliers de 70 ans et plus. Il était plutôt associé à une meilleure santé déclarée par les principaux intéressés, à un meilleur fonctionnement physique et à un taux de mortalité inférieur. Voilà une bonne nouvelle, car d’autres recherches laissent entendre que la retraite a tendance à diminuer le niveau d’activité physique nécessaire à un mode de vie sain. Les aînés doivent donc trouver des façons de demeurer actifs et le bénévolat constitue une excellente option.
Bienfaits sur la santé psychologique
L’expression anglaise « helper’s high » (euphorie de l’aidant) a été popularisée par le Dr Allan Luks, qui étudie les bienfaits du bénévolat sur la santé depuis plus de 30 ans. L’une des premières études sur le sujet (réalisée par Cornell University) a révélé que, après avoir suivi près de 500 bénévoles pendant 30 ans, seulement 36 % d’entre eux avaient souffert d’une grave maladie pendant cette période contre 52 % des non-bénévoles. Ce fait a été lié à la sécrétion d’endorphines, qui se produit fréquemment lorsqu’une personne a le sentiment d’être appréciée par une autre. Ce changement chimique dans le corps a un effet clamant qui contribue à un certain optimisme.
En fait, les bénévoles éprouveraient moins de stress, d’anxiété et de dépression, ce qui se traduit par une meilleure santé psychologique. Les recherches ont également démontré que le bénévolat précisait un sentiment d’utilité, améliorait la qualité de vie et le degré de satisfaction, était associé à une meilleure estime de soi, et atténuait la solitude et l’isolement. 61 Tous ces bienfaits émotionnels peuvent aider les bénévoles en les rendant plus sociaux et en faisant d’eux des compagnons et des amis plus attrayants et désirables.
Bienfaits sur la santé cognitive
De récentes recherches ont montré que le bénévolat était une bonne façon de maintenir la santé et l’activité du cerveau. En effet, il peut aider les aînés à stimuler leur cerveau à mesure qu’ils acquièrent des compétences et des connaissances. En outre, plusieurs nouvelles recherches soutiennent que la pratique régulière d’activités liées au travail et aux loisirs pouvait se révéler très stimulante sur les plans cognitif, physique et social, et qu’elle contribuait à la santé générale du cerveau. Le bénévolat est un loisir qui stimule toutes ces composantes. Il a le potentiel d’améliorer la santé des aînés. Comme d’autres conclusions laissent entendre que la stimulation d’au moins deux de ces composantes favorise davantage la santé du cerveau, des rôles bénévoles plus complexes et exigeants pourraient contribuer à une bonne santé. Selon cette recherche, les rôles bénévoles qui exigent une certaine activité physique, engagent le cerveau et créent des occasions d’interaction sociale sont particulièrement favorables, car la stimulation des différentes composantes semble réduire le risque de démence et contribue à la santé du cerveau.
Le cerveau sert à ressentir autant qu’à réfléchir. Il est donc particulièrement important de trouver une activité significative. Il peut s’agir de bénévolat si le rôle est personnellement significatif pour le bénévole. Ainsi, il vaut la peine de trouver le rôle qui convient le mieux à chaque personne.
Bienfaits sur la santé sociale
Le bénévolat permet de rencontrer des gens et d’établir de nouvelles relations sociales,67 ce qui aide à étendre le réseau social, à améliorer l’appartenance à la collectivité et à créer des ressources pour la collectivité. Une hausse du nombre de contacts sociaux peut améliorer le soutien émotionnel si essentiel en temps de crise, de maladie ou de stress, ainsi que la qualité de vie. Elle peut également atténuer ou retarder l’apparition d’une maladie ou la mort. Bien que les recherches soutiennent que le bénévolat crée un lien entre les particuliers et leurs collectivités et les aide à étendre leur réseau social, il comporte d’autres bienfaits sur le plan social.
D’abord, la santé cognitive, la santé sociale et la santé émotionnelle sont interdépendantes. Comme il a été mentionné plus tôt, la stimulation cognitive dans les milieux sociaux où d’autres personnes sont engagées améliore la santé du cerveau. Le fait d’activer le cerveau dans des situations sociales où un bénévole aide les autres contribue également à son bien-être et à sa santé émotionnelle.
Ensuite, les personnes socialement actives qui font du bénévolat peuvent également s’engager auprès de la société civile en travaillant en vue d’un changement ou d’une société plus équitable. L’engagement civique est avantageux pour les particuliers, la collectivité et la société dans son ensemble. Dans le cas des particuliers, il les aide à développer et à entretenir une identité sociale et collective, contribue à l’inclusion sociale et favorise des sentiments d’habilitation. De plus, il aide les aînés à entretenir leurs liens avec d’autres personnes dans la société, notamment des personnes d’autres générations plus vieilles ou plus jeunes qu’eux. Il favorise donc l’inclusion et l’interaction intergénérationnelles, ainsi que l’engagement civique
Les bienfaits du bénévolat sur la santé justifient à eux seuls l’amorce ou le maintien d’un engagement bénévole.
Le bénévolat contribue au vieillissement en santé. Il s’agit d’une excellente façon de rester actif et engagé. Ses incroyables bienfaits sur la santé cognitive, physique, psychologique, émotionnelle et sociale justifient la participation à des activités bénévoles ou le maintien de l’engagement bénévole. Comme si ces avantages ne suffisaient pas à promouvoir le bénévolat, ce dernier comporte également des bienfaits relatifs à l’amélioration des compétences et au perfectionnement professionnel.
Bienfaits relatifs à l’amélioration des compétences et au perfectionnement professionnel
Le bénévolat comporte des bienfaits relatifs à l’amélioration des compétences et au perfectionnement professionnel des aînés, car plusieurs des raisons qui incitent à faire du bénévolat reposent sur les compétences et se rapportent à la profession ou à la carrière. La retraite ne signifie pas l’absence complète de travail rémunéré. Plusieurs aînés décident de travailler à temps partiel, entament une seconde carrière ou optent pour un travail rémunéré occasionnel. Il est important de reconnaître que l’amélioration des compétences et le perfectionnement professionnel s’étendent au-delà du travail rémunéré.
Les récentes réalités économiques signifient que plusieurs aînés entament une seconde carrière tout en participant à des activités bénévoles. Ils peuvent donc mettre leurs compétences et leur expérience en pratique dans deux sphères. Les aînés doivent souvent relever des défis et faire face à de l’âgisme au travail, ce qui pourrait être désigné par l’expression « plafond gris ». Les aînés ressentent de la fierté lorsqu’ils trouvent des façons de maintenir leurs compétences, ce qui améliore leur santé et leur bien-être. Le fait de pouvoir aider autrui et de se sentir utile augmente considérablement l’estime de soi. L’application de connaissances et de compétences est une excellente façon de contribuer de manière significative à sa collectivité et à la société dans son ensemble.
Plusieurs des raisons qui incitent à faire du bénévolat sont liées à l’amélioration des compétences et au perfectionnement professionnel, et reposent sur l’expérience.
Bien que les aînés soient moins susceptibles de mentionner qu’ils font du bénévolat pour améliorer leurs perspectives d’emploi, le fait de contribuer à sa collectivité, de mettre en pratique ses compétences et son expérience, d’explorer ses forces individuelles, d’être personnellement touché par une cause et d’améliorer ses possibilités d’emploi sont toutes des raisons liées à l’amélioration des compétences et au perfectionnement professionnel, ainsi qu’au recours aux expériences personnelles pour faire une différence. Comme le montre le tableau 9 à la page 20, la grande majorité des aînés font du bénévolat pour des raisons qui reposent sur l’amélioration des compétences et le perfectionnement professionnel. Peu d’entre eux le font pour améliorer leurs perspectives d’emploi, mais cela pourrait changer car un nombre toujours croissant de personnes de 45 et plus demeurent sur le marché du travail ou le réintègrent.
De leur côté, les shadow-boomers (de 45 à 55 ans en 2010) font souvent du bénévolat pour des organismes d’éducation et de recherche. Les compétences et les connaissances que les aînés mettent à profit dans le cadre de leurs activités bénévoles varient selon l’organisme et le type d’activité.
Plusieurs shadow-boomers enseignent, éduquent, encadrent ou conseillent autrui. Plusieurs autres assurent la prestation de services directs en servant des repas, en prodiguant des soins de santé ou en entraînant des équipes sportives. Quant aux baby-boomers et aux aînés qui font du bénévolat, ils ont tendance à siéger à des comités ou à des conseils d’administration d’organismes sans but lucratif ou de bienfaisance. En général, les aînés souhaitent prendre part à des activité bénévoles qui les font sentir utiles et désirés. Ils veulent mettre à profit leurs compétences, leurs talents, leur savoir et leur expérience pour faire quelque chose de significatif. Il est donc important que la société les appuie et les aide à trouver des rôles bénévoles satisfaisants.
Compétences acquises
Nous devons soutenir les aînés qui font du bénévolat en guise d’expérience d’apprentissage.
Les aînés veulent continuer d’apprendre de nouvelles choses et le bénévolat leur permet de trouver diverses occasions d’apprentissage. Comme l’indique le tableau 10 à la page 20, nombre d’aînés sont capables d’améliorer leurs aptitudes de communication ou leur entregent. Ils acquièrent également des compétences organisationnelles et de collecte de fonds, et se renseignent sur différents sujets tels que la santé ou l’environnement. Il est important d’encourager et de favoriser l’apprentissage et l’acquisition de savoir à tout âge. Des façons novatrices d’appuyer l’apprentissage chez les aînés sont nécessaires dans notre société vieillissante.
Profession significative
Les activités bénévoles aident les aînés à contribuer à la société dans un rôle non rémunéré, à demeurer actifs et à rester engagés envers la société. Le bénévolat fournit un cadre et donne un sens – voire un but – à leur vie lorsque le travail et la famille y occupent moins de place. Dans certains cas, le bénévolat consiste en une participation régulière très engagée où les bénévoles acquièrent ou appliquent certaines connaissances, compétences et expériences. De nombreux aînés prennent leur engagement bénévole très au sérieux et y consacrent énormément de temps, d’effort et d’énergie. Cette forme de bénévolat peut être perçue comme un « loisir sérieux », du « bénévolat professionnel » ou une « réorientation de carrière ». Ces expressions indiquent que, même si le bénévolat est une activité volontaire, elle est entreprise avec beaucoup d’engagement et de dévouement. En outre, dans un tel contexte, le bénévolat est reconnu comme une activité complexe qui permet aux particuliers de trouver une certaine satisfaction personnelle, une certain sens à leur vie et même une identité personnelle. Le bénévolat est une profession significative qui donne un but à la vie et peut nourrir une passion, tout comme peut le faire un travail rémunéré significatif.
Sommaire des avantages du bénévolat pour les aînés bénévoles
Pour récapituler, le bénévolat comporte de nombreux bienfaits sur la santé des aînés, notamment sur le plan de la santé physique, émotionnelle et cognitive. De plus, il améliore le soutien social, l’inclusion sociale et l’engagement civique. . Il est important que les aînés bénévoles qui s’engagent envers leur collectivité soient perçus – et se perçoivent euxmêmes – comme des membres actifs de la société et qu’ils soient appréciés. Le bénévolat permet aux aînés de demeurer actifs et engagés. Une activité positive est essentielle au vieillissement en santé.
Pour de nombreux aînés, l’engagement bénévole prend racine dans le désir d’améliorer ses compétences ou de se perfectionner sur le plan professionnel. La mise en pratique de connaissances et de compétences dans le cadre d’activités bénévoles est bon pour l’estime de soi et promeut un sentiment d’utilité. Les aînés ne veulent pas seulement appliquer leurs compétences; ils veulent également apprendre quelque chose. Enfin, le bénévolat peut donner un nouveau sens à la vie, un but ou une identité. Pour eux, le bénévolat est un « loisir sérieux », du « bénévolat professionnel » ou une « réorientation de carrière ».
Le bénévolat permet de contribuer à la collectivité de façon significative. Il s’agit d’une composante fondamentale du vieillissement actif et en santé. La société doit donc appuyer et promouvoir le bénévolat au moyen de politiques et de programmes novateurs.
Source:
Revue préparée par Bénévoles Canada, Suzanne L. Cook, PhD et Paula Speevak Sladowski
Pour les ressources humaines et développement des compétences Canada Direction du développement communautaire et des partenariats, janvier 2012