Selon un sondage de l’Environics Institute, de nombreuses personnes parviennent à travailler à domicile, mais les parents de jeunes enfants, les nouveaux arrivants et les jeunes travailleurs font face à des défis plus importants
Tandis que des millions de Canadiennes et de Canadiens entament une deuxième année de travail à domicile, une nouvelle étude de l’Environics Institute (en anglais) révèle que les avantages qu’il offre sont répartis de façon inégale au sein de la population active. Une majorité de la main-d’œuvre déclare avoir une vision plutôt positive du travail à distance, mais beaucoup se débattent avec le stress de jongler entre le travail et la vie familiale ou s’inquiètent que le travail à domicile ait des répercussions négatives sur leur carrière.
Un rapport sur l’étude intitulée Entre bureau et domicile : les complexités de la nouvelle organisation du travail, révèle que le télétravail est plus courant chez les employés de bureau, les professionnels et les cadres. Les personnes qui travaillent dans les secteurs des ventes, des services, des métiers, du transport et de la main-d’œuvre étaient moins susceptibles ou incapables de travailler à domicile (voir ci-dessous pour le rapport complet).
Principales conclusions :
- Plus de trois personnes sur cinq déclarent que le travail à domicile est plus facile qu’elles ne le pensaient, et le même nombre de personnes l’apprécient davantage et le trouvent moins stressant que de travailler à leur lieu de travail habituel.
- Deux personnes sur cinq se disent préoccupées par la difficulté de concilier travail et responsabilités familiales tout en travaillant à domicile. Elles ont l’impression de travailler constamment sans avoir de temps pour elles ou leur famille. Une personne répondante sur trois a déclaré qu’il lui était impossible de bien faire son travail à domicile.
- Trois personnes sur cinq ayant de jeunes enfants disent qu’en travaillant à domicile, elles ont l’impression de ne pas pouvoir être à la fois de bons parents et de bons travailleurs ou employés.
- Certaines personnes craignent que le travail à domicile ait un impact négatif sur leur carrière. Les jeunes travailleuses et travailleurs âgés de 18 à 24 ans (56 %), les immigrantes et immigrants (44 %) (dont 60 % d’immigrantes et d’immigrants récents), les travailleuses et travailleurs racialisés (46 %) et les travailleuses et travailleurs autochtones (60 %) sont toutes et tous plus susceptibles que la moyenne d’exprimer cette inquiétude.
- Parmi les personnes qui font face à des difficultés lorsqu’elles travaillent à domicile, nombreuses sont celles qui ont une opinion généralement positive de ce mode de travail. Malgré certains inconvénients, sept personnes sur dix qui travaillent à domicile affirment qu’après que la pandémie sera terminée, leur employeur devrait faire preuve de souplesse et leur permettre de continuer à travailler à distance au moins quelques jours par semaine.
CITATIONS
« La pandémie a révélé un clivage parmi les Canadiennes et les Canadiens quant à savoir qui a la possibilité de travailler à domicile. Bien que de nombreux employés de bureau et professionnels puissent travailler à distance, les employés économiquement plus vulnérables doivent souvent se présenter en personne au travail, ce qui les rend plus vulnérables au virus et au stress financier. Il est essentiel que la stratégie de relance prenne des mesures pour atténuer l’impact sur les employés ayant moins de sécurité afin d’éviter de nouveaux désavantages. »
– Pedro Barata, directeur général, Centre des Compétences futures
« Il existe un risque que les travailleurs qui étaient déjà confrontés à des obstacles en milieu de travail se sentent encore moins connectés en travaillant à domicile. Les employeurs devraient prendre des mesures dès maintenant pour faire en sorte que tout nouveau régime de travail ne fasse pas qu’exacerber les inégalités auxquelles beaucoup de gens étaient déjà confrontés. »
– Andrew Parkin, directeur général, Environics Institute
« Le rapport montre que pour de nombreuses Canadiennes et de nombreux Canadiens, le « travail à domicile » s’est transformé en « vivre au travail ». La pandémie a accéléré la numérisation et les nouvelles modalités de travail, ce qui a provoqué à la fois plus de flexibilité et plus d’exigences. Le fardeau du travail non rémunéré – en particulier la garde des enfants et l’enseignement à domicile – sur les parents de jeunes enfants est mis en évidence et le stress fait des ravages. Nous devons veiller à ce que le programme de compétences tienne compte de cette nouvelle réalité et contribue à doter les employeurs et les employés des outils et des compétences dont ils ont besoin pour prospérer et s’épanouir. »
– Wendy Cukier, fondatrice et directrice académique, Diversity Institute
CONTEXTE
Le Sondage sur l’emploi et les compétences, réalisé par l’Environics Institute for Survey Research, en partenariat avec le Centre des Compétences futures et le Diversity Institute de l’Université Ryerson, s’est déroulé du 24 novembre au 22 décembre 2020. Les chercheurs ont cherché à mieux comprendre les répercussions futures de la pandémie sur l’emploi et les compétences recherchées pour les Canadiennes et les Canadiens. Les résultats sont basés sur les réponses de 5 351 Canadiennes et Canadiens âgés de 18 ans et plus dans toutes les provinces et tous les territoires.
Au sujet du Centre des Compétences futures
Le Centre des Compéteces futures (CCF) est un centre de recherche et de collaboration visionnaire qui a pour mission de préparer les Canadiens et les Canadiennes à la réussite professionnelle. Le Centre croit que les Canadiens et les Canadiennes doivent se sentir confiants de pouvoir réussir dans un marché du travail changeant avec les compétences qu’ils possèdent. Comme communauté pancanadienne, le Centre collabore rigoureusement afin de cerner, de mettre à l’essai, de mesurer et d’échanger des approches novatrices à l’évaluation et au développement des compétences dont les Canadiens et les Canadiennes ont besoin pour s’épanouir au cours des jours et des années à venir. Le Centre des Compétences futures a été fondé par un consortium composé des membres suivants : l’Université Ryerson, Blueprint ADE et le Conference Board du Canada et est financé par le programme Compétences futures du gouvernement du Canada.
Au sujet du Environics Institute
The Environics Institute for Survey Research (www.environicsinstitute.org) (en anglais) a été créé par Michael Adams en 2006 afin de favoriser une opinion publique et une recherche sociale pertinentes et originales sur des questions importantes de politique publique et de changement social.
Au sujet du Diversity Institute de l’Université Ryerson
Le Diversity Institute dirige et coordonne des recherches multidisciplinaires et multipartites afin de concevoir des stratégies pratiques pour faire progresser les compétences et les possibilités d’emploi des femmes, des personnes racialisées, des nouveaux arrivants, des Autochtones, des personnes ayant un handicap et autres. Le Diversity Institute héberge des programmes uniques tels que l’Advanced Digital and Professional Training Program (ADaPT) ainsi que le Women Entrepreneurship Knowledge Hub, qui vise à créer un écosystème d’innovation inclusif.
L’auteur du rapport est à la disposition des médias pour procéder à des entrevues en français et en anglais.
Source : Le Centre des Compétences futures, 13 avril 2021
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Voici un bref résumé du sondage et le lien pour le rapport en question.
Entre bureau et domicile: les complexité de la nouvelle organisation du travail
Le Sondage sur l’emploi et les compétences a cherché à mieux comprendre comment les Canadiens et les Canadiennes de tous les milieux ont été touchés par les perturbations causées par la pandémie et comment ils y font face.
Les résultats de cette phase de l’enquête seront présentés dans une série de rapports, en commençant par celui-ci, qui porte sur l’expérience du travail à domicile. Ce rapport examinera les personnes qui ont pu travailler à domicile pendant la pandémie et celles qui ont dû continuer à travailler sur leur lieu de travail habituel. Il explorera également les expériences positives et négatives du travail à domicile, et comment elles varient selon les différents types d’employés.
Les conclusions du rapport constituent un rappel important que la capacité de rester à la maison pendant la pandémie est étroitement liée à la situation socio-économique de la personne. Ils suggèrent également que la réouverture éventuelle de l’économie après l’endiguement de la propagation du virus ne signifie probablement pas que la vie redeviendra complètement comme avant. Les employés, notamment ceux qui ont des enfants à la maison, peuvent continuer à exprimer le désir d’obtenir des modalités de travail plus souples et plus adaptées à la vie de famille que celles qu’ils connaissaient avant la pandémie.
Principales conclusions
Résumé
La deuxième phase du Sondage 2020 sur l’emploi et les compétences a été menée à la fin de 2020, alors que la deuxième vague de la pandémie prenait de l’ampleur au Canada et que le nombre de nouveaux cas de COVID-19 augmentait régulièrement. Le sondage examine comment les Canadiens ont été touchés par les perturbations causées par la pandémie et comment ils y font face. Ce rapport se concentre sur l’expérience du travail à domicile. Il examine qui sont les personnes qui ont pu travailler à domicile pendant la pandémie et celles qui ont dû continuer à travailler sur leur lieu de travail habituel; les défis et les avantages du travail à domicile; et comment ces expériences varient selon les différents types d’employés.
Le sondage montre que la main-d’œuvre canadienne est divisée de manière égale entre ceux qui sont passés au travail à domicile au moins certain jour pendant la pandémie et ceux qui continuent à travailler sur leur lieu de travail habituel. Mais ces proportions varient considérablement d’un bout à l’autre du pays : les travailleurs de l’Ontario sont les plus susceptibles d’avoir adopté le travail à domicile au moins pendant quelques jours, suivis de ceux de la Colombie-Britannique et du Québec; les travailleurs sont les moins susceptibles d’avoir adopté le travail à domicile en Saskatchewan et dans les provinces de l’Atlantique. Le passage au travail à domicile est également plus fréquent dans certaines des plus grandes zones métropolitaines du pays, notamment Toronto et Vancouver.