Les 10 secrets des personnes économes, mais pas tristes

C’est bien connu, la vie des cigales est une partie de plaisir. Les fourmis ont plutôt le moral dans les talons. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’elles s’affairent constamment à se bâtir des réserves de nourriture ?

Cette façon de voir les choses s’exprime de mille et une manières autour de nous. Cette semaine, au bureau, un collègue a déclaré qu’en suivant les conseils pour économiser, on se retrouve avec une « vie triste ». Un avis assez répandu, si l’on se fie aux statistiques sur l’endettement, qui m’a encouragée à retourner lire un texte bien tourné du Toronto Star énumérant les secrets des personnes ultra frugales.

Sa phrase d’introduction : « Beaucoup de gens très économes sont très satisfaits de leur vie. »

C’est important de le mentionner et de le répéter, car cela semble contre-intuitif, notamment pour ceux qui s’achètent des vêtements ou des écouteurs sans fil à crédit. Ce groupe est fort bien garni puisque les Canadiens affichent le taux d’endettement le plus élevé de tous les pays du G7. Et de loin.

Pour chaque dollar gagné, les ménages doivent 1,84 $, alors que la moyenne est légèrement au-dessous de 1,25 $. Vous imaginez tous les intérêts qui seraient économisés si notre ratio était ramené au même niveau que dans les autres pays ?

1- Ils vivent en dessous de leurs moyens

C’est le truc de base. Les plus frugaux configurent leur vie en fonction de 80 % de leurs revenus. Ça peut être 75 %, ça peut être 85 %. Mais l’important, c’est de se leurrer soi-même sur ses revenus et d’économiser la différence. Calculez la somme en argent que représentent ces 20 % sur chaque paie et dressez la liste de dépenses que vous pourriez éliminer pour garnir votre CELI ou rembourser votre carte de crédit. Éliminez en priorité tout ce qui ne vous rend pas plus heureux.

2- La budgétisation comme mode de vie

Les économes suivent, vérifient, peaufinent et surveillent leur budget. Ils savent où va leur argent et quand les coûts augmentent ou diminuent. Ce n’est pas plus compliqué de comprendre un outil de budgétisation que de suivre un pool de hockey avec des centaines de statistiques qui changent constamment. Parole de mes rigoureux collègues des sports.

3- La chasse aux aubaines les amuse

Garder son argent si durement gagné pour soi peut devenir un jeu, tout comme la recherche de bonnes affaires, de soldes et d’offres en tout genre. Selon la même logique, les frugaux maximisent l’utilisation des points de fidélité. Ils échangent leur maison pour voyager. Ils consultent des sites de comparaison de prix.

4- Leur dette pour des actifs, pas pour la consommation

Les économes se limitent aux « bonnes dettes », celles qui sont garanties par un actif dont la valeur devrait augmenter. Ils achètent des biens immobiliers, développent leur entreprise et investissent, mais évitent d’avoir un solde sur une carte ou une marge de crédit.

5- Ils ne plaisantent pas avec leur stratégie financière

Même s’ils font une série de choses par eux-mêmes pour économiser, la plupart ne construisent pas leur propre plan financier. Ils ont consulté un professionnel qui leur a bâti « un plan complet qui tient compte des impôts, de la croissance des investissements, des risques et des besoins de la vie ».

6- Comme dans le sport, la constance est la clé

Prendre l’habitude d’investir régulièrement et systématiquement est un ingrédient crucial. Ce peut être à chaque paie ou chaque mois. Pendant les périodes où leurs revenus sont plus faibles, les ultra frugaux ne cessent pas d’économiser, ils adaptent leurs contributions.

7- Ils essaient de réduire leurs impôts

Sans faire d’évasion fiscale, ils utilisent des stratégies pour payer moins d’impôts, comme cotiser à un REER, un CELI, un REEE, un CELIAPP. Ils profitent aussi de tous les crédits d’impôt (frais médicaux, service de garde, dons de charité).

8- Ils sont sur la même longueur d’onde que leur partenaire

« Le désalignement financier est coûteux », tranche Mme Scorgie. Les couples qui épargnent parlent d’argent entre conjoints et planifient leurs finances en équipe. J’ajouterais qu’il faut ramer dans le même sens, grâce à des valeurs communes. Difficile à faire pour une fourmi et une cigale qui partagent le même lit…

9- Le bonheur n’est pas dans l’argent, mais dans ce qu’il procure

Les économes n’ont aucune difficulté à conserver leur motivation, car ils comprennent que leur argent leur donne de la flexibilité. Ça peut être pour la retraite, pour des voyages, pour prendre une année sans solde, pour aider ses enfants… Trouvez votre propre synonyme de la liberté, celui qui catalysera votre intérêt à épargner.

10- Pouvoir fermer le robinet illico

Le dernier truc vient de ma collègue Camille Dauphinais-Pelletier, qui privilégie les « petits luxes » qui s’éliminent sans souci lors des mois plus serrés ou advenant un gros pépin (perte d’emploi, toit qui coule). Aux abonnements annuels et aux locations à moyen terme (chalet, auto), elle préfère les restaurants et le plein air.

 

Source :  Marie-Eve Fournier, La Presse, 13 octobre 2024

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