De nos jours, quitter le monde du travail n’est plus synonyme de repos. Si certains retraités retournent sur les bancs des universités comme étudiants libres, plusieurs optent pour des ateliers et des séminaires de plus courte durée, conçus spécifiquement pour les 50 ans et plus.
Jozette Gagnon est du nombre. Depuis une dizaine d’années, elle s’inscrit à deux ou trois cours par session à l’antenne de Laval de l’Université du troisième âge (UTA), affiliée à l’Université de Sherbrooke, en plus de participer à l’organisation des activités. «Quand j’ai pris ma retraite, j’avais l’intention de m’inscrire comme étudiante libre à l’université, explique-t-elle, mais l’UTA répondait mieux à mes besoins.»
Contrairement aux cours offerts dans les universités, les ateliers de l’UTA, cette «université ouverte à tous», ne sont ni évalués ni crédités. En plus de ne pas exiger de connaissances préalables, ils s’étalent sur une plus courte période: on parle de 4 à 6 semaines, en moyenne, plutôt que de 12.
«C’est très flexible», résume la directrice de l’Université du troisième âge de l’Université de Sherbrooke, Monique Harvey, ajoutant que chaque antenne régionale planifie sa programmation en fonction des intérêts des étudiants. Parmi les sujets les plus prisés, on note la géopolitique, l’histoire, les arts et la culture. «Certains cours affichent complet seulement 10 minutes après avoir été annoncés», précise-t-elle.
Soif de connaissances
Si l’UTA est de toute évidence très populaire auprès des aînés – celle affiliée à l’Université de Sherbrooke a accueilli quelque 11 000 étudiants dans ses 29 antennes à la session d’automne 2019, alors que celle de l’Université Laval a élargi son offre jusqu’à Montréal ces dernières années –, plusieurs retraités choisissent encore la voie «traditionnelle».
À preuve: la session dernière, l’Université de Montréal a admis 202 étudiants âgés de 50 ans et plus dans un programme libre, pour un total de 1066 étudiants âgés actifs dans un programme régulier. À l’UQAM, qui accueille bon an mal an au moins 500 aînés, il est question depuis plusieurs années de mettre sur pied un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gérontagogie, qui inclurait entre autres des cours de droits des personnes âgées. Rien n’est encore confirmé pour l’instant, mais c’est un dossier à suivre!
Quelques chiffres
• À l’UTA de l’Université de Sherbrooke, on compte 70 % de femmes, alors qu’à l’UTA de l’Université Laval, la proportion d’étudiantes est évaluée à 76 %.
• La toute première Université du troisième âge a été fondée à Toulouse en 1973. L’Université de Sherbrooke a ensuite ouvert la sienne en 1976, ce qui en fait la plus ancienne en Amérique du Nord.
• L’UTA de l’Université Laval est aujourd’hui bien implantée dans la région métropolitaine. Depuis 2017, sa clientèle montréalaise a fait un bond de 71 %.
Source: Bel âge, Jessica Dostie, journaliste, 2022