Les petites et moyennes entreprises (PME) sont un important pilier de l’emploi au Canada. En effet, celles-ci emploient plus de 13 millions de personnes, dont 100% des travailleurs et travailleuses d’agence de communication et marketing au Québec.
Comment se porte la santé des travailleurs et travailleuses de PME au Canada?
Le Portrait 2022 de la santé mentale des travailleuses et travailleurs de PME au Canada révèle que 55% des personnes qui travaillent dans une PME vivent avec un problème de santé mentale. Près du tiers vivent avec de l’anxiété ou avec la dépression dont la sévérité dépasse un seuil clinique et environ 22% vivent de l’épuisement professionnel au-delà d’un seuil clinique.
52 % des travailleuses et travailleurs estiment également que la santé psychologique n’est pas priorisée de façon adéquate dans la PME qui les emploie et deux personnes sur cinq croient que le dévoilement de difficultés de santé mentale au travail pourrait mener à un traitement différent de la part de leur gestionnaire.
Ces chiffres démontrent sans équivoque l’importance de renforcer le climat de sécurité psychosociale dans les entreprises et de continuer les efforts pour réduire la stigmatisation afin que les personnes perçoivent clairement que dévoiler leurs difficultés n’aura pas de conséquences négatives sur leur vie professionnelle.
Quels sont les signes auxquels porter attention chez vos collègues et employé·e·s ?
Soyez attentifs et attentives aux changements de comportement. Est-ce que la personne est soudainement agressive? Insécure? Est-ce qu’elle se désintéresse et se désengage de son travail? Des changements au niveau des habitudes de vie – hygiène, énergie, perte ou gain de poids – peuvent également être des indices que quelque chose se trame.
En tant que gestionnaire, portez attention à tout changement au niveau de la performance et du rendement qui peuvent également être des drapeaux rouges. Si vous remarquez une augmentation des absences ou simplement des retards plus fréquents, il est peut-être temps d’avoir une discussion avec la personne. Une baisse de productivité ou des erreurs plus fréquentes sont également des éléments auxquels porter attention.
Comment aborder la question?
Soyez sincère et authentique dans votre approche et adoptez une posture chaleureuse et accueillante en vous exprimant au « je ». Il est également essentiel de choisir un lieu approprié. Un bureau fermé, une marche hors des locaux ou le café du coin peuvent faire l’affaire en autant que le moment soit lui aussi bien choisi, idéalement lorsque la personne est calme et que vous n’êtes pas pressé·e·s.
N’hésitez pas à préparer votre intervention en vous informant sur l’anxiété, la dépression ou l’épuisement professionnel. Lisez des articles sur le sujet ou écoutez des balados, vous vous sentirez non seulement plus en confiance en abordant la question, mais vous aurez aussi plus de chance de comprendre ce que l’autre vit.
Que peuvent faire les individus pour prendre soin de leur santé mentale ?
En tant que travailleuse ou travailleur, il est primordial de prendre soin de votre propre santé mentale puisqu’il s’agit d’une responsabilité partagée : votre employeur ou employeuse doit vous fournir un environnement sain et sécuritaire mais vous devez également prendre soin de vous! Vous intéresser activement au sujet est déjà un grand pas dans la bonne direction!
La pratique de l’autogestion peut également vous aider à reprendre du pouvoir sur votre santé mentale en y travaillant activement. L’approche d’autogestion s’appuie sur 4 principes :
- Se connaître et savoir reconnaître les signaux d’alerte
- Évaluer son état de santé
- Choisir les comportements qui nous conviennent
- Agir en adoptant des comportements que l’on choisis
Cela peut signifier reconnaître les signes de l’anxiété qui nous gagne et aller prendre une marche pour s’aérer l’esprit, connaitre nos limites et savoir dire non ou simplement demander de l’aide quand on sent que l’on perd pied.
Que peuvent faire les employeurs pour prendre soin de leur santé mentale de leurs employé·e·s?
« Le sentiment de communauté au travail est important, souligne Simon Coulombe, titulaire de la Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail. Le télétravail semble y nuire. Il importe donc d’offrir des opportunités alternatives aux employé·e·s pour connecter et tisser des liens entre eux et elles et avec les gestionnaires malgré la distance physique ». En ce sens, soutenez les employé·e·s en télétravail à l’aide de plateformes d’échange en ligne pour garder contact, instaurez des pauses-café virtuelles et maintenez des rencontres périodiques de supervision.
Renforcez les formations auprès des gestionnaires pour qu’ils et elles mettent en place des pratiques concrètes de soutien émotionnel au quotidien dans leurs interactions avec les employé·e·s mais n’oubliez pas qu’ils et elles sont des êtres humains avec leurs propres enjeux et leurs propres réalités! « Il est impossible de demander à des gestionnaires d’être empathiques, vigilant·e·s et bienveillant·e·s envers les employé·e·s s’ils ou elles ne le sont pas envers eux/elles-mêmes en premier lieu », souligne Martin Binette, chef de l’exploitation, directeur général adjoint et responsable du programme Relief Affaires.
Pour vous aider à continuer les efforts en prévention et augmenter le soutien offert aux employé·e·s, n’hésitez pas à aller chercher formation et accompagnement auprès d’OBNL spécialisés en santé mentale comme Relief Affaires. Ceux-ci peuvent également vous permettre de bonifier l’offre de services offerte à vos employé·e·s.
Source: Formation infopresse, publié le 13 mai 2022, santé mentale