La retraite dorée semble être un mirage aux yeux de bon nombre de Québécois, alors que la moitié de la population active craint aujourd’hui de manquer d’argent pour ses vieux jours, selon un nouveau sondage Léger.
Les résultats de l’enquête révèlent que les répondants s’attendent en moyenne à prendre leur retraite à 60 ans, tandis que 11% d’entre eux envisagent de devoir travailler même après 66 ans.
«On voit que les gens ont le rêve de devancer leur retraite, sauf qu’ils ne sont pas confiants d’avoir assez d’argent de côté pour le faire», analyse le vice-président de Léger Marketing, Christian Bourque.
De fait, 50% des Québécois en âge de travailler craignent de ne pas avoir de coussin financier suffisant au moment de partir à la retraite, et cette proportion grimpe à 67% chez les ménages dont les revenus annuels sont inférieurs à 60 000$.
À l’inverse, seulement 37% des répondants ont confiance d’avoir assez d’argent de côté pour le crépuscule de leur vie.
Déjà retraité
Signe d’un fossé générationnel entre les baby-boomers et leurs descendants, la majorité des retraités (62%) estiment aujourd’hui avoir assez d’argent pour vivre confortablement, même si une part considérable d’entre eux (25%) est dans une situation plus précaire.
À cet égard, l’insécurité touche davantage les femmes (31%) que les hommes (19%), et les gens qui vivent en région (32%) que ceux qui habitent à Québec (24%) ou à Montréal (20%).
Autre fait à noter, 40% des retraités qui ont répondu au coup de sonde ont indiqué ne pas avoir d’autre source de revenus que les rentes gouvernementales.
Pour donner une idée de ce que cela représente, une personne qui prend sa retraite à 65 ans reçoit chaque mois entre 682$ et 1365$ du régime des rentes du Québec. Ceux qui arrêtent de travailler plus tôt en reçoivent moins, et ceux qui restent plus longtemps sur le marché de l’emploi en reçoivent davantage.
À cela s’ajoute la pension de la sécurité de la vieillesse du fédéral, qui peut aller jusqu’à 713$ par mois pour les 65-74 ans et jusqu’à 784$ pour les 75 ans et plus, tant que les revenus annuels ne dépassent pas un certain seuil.
Le sondage montre enfin que 14% des répondants ayant déjà pris leur retraite ont été obligés de retourner sur le marché du travail pour subvenir à leurs besoins, et qu’une proportion similaire envisage de faire de même.
Source: GABRIEL CÔTÉ, le journal de Québec, Juin 2024