Réorientation professionnelle: 9 conseils avant de passer à l’action

Un peu comme en amour, la passion n’est plus au rendez-vous. Votre domaine de travail ne vous stimule plus et vous songez à vous réorienter.  

Ou peut-être que la crise économique causée par la pandémie vous contraint à revoir vos plans de carrière. 

Même si vous savez qu’il n’est jamais trop tard pour avoir des ambitions, vous êtes malgré tout nourris par la peur de vous tromper.  

Voici 9 conseils pour vous aider dans votre prise de décision.     

LA GRANDE RÉFLEXION  

Nathalie Ross est conseillère en orientation pour l’organisme montréalais CODEM, qui favorise le développement en employabilité, en plus d’offrir des consultations privées. Pour elle, il ne fait pas de doute, une grande réflexion doit précéder le changement de cap.    

«La démarche de réorientation, ce n’est pas nécessairement d’embarquer tout de suite dans un wagon, mais de prendre ce temps-là pour réfléchir à ce qui me manque et ce qui m’insatisfait, raconte-t-elle en entretien téléphonique. Est-ce que mes insatisfactions, je vais les retrouver ailleurs? Il y a souvent des gens qui ont des insatisfactions, mais qui finalement les prennent avec eux dans un autre domaine.»    

Mme Ross invite les gens à se questionner à plus large spectre que celui du travail. «Il faut savoir ce qui nous nourrit dans la vie et comment on veut cheminer», dit-elle.    

L’HEURE EST AU BILAN  

Pour alimenter la période de réflexion, examiner le contenu de son CV, comme le fait un conseiller en orientation par un bilan de compétences, peut s’avérer très bénéfique. «On va passer à travers les différentes expériences de travail, de bénévolat, à la rigueur les études et voir ce que les personnes ont développé comme compétences, forces et outils. On va voir leur niveau de satisfaction par rapport à ça», explique la conseillère en orientation.     

Ce bilan permet de faire un ménage des tâches dont on souhaite se départir ou non dans son quotidien. Souvent, il permet de mieux établir la source d’une impasse professionnelle et comprendre si l’on répète parfois même un «pattern» d’un emploi à un autre.     

LE PATRON OU LE DOMAINE  

On oublie trop souvent que l’environnement de travail compte pour beaucoup dans notre bien-être. Une ambiance lourde ou une relation conflictuelle avec un collègue peuvent nous décourager à un point tel que l’on croit vouloir quitter la profession que l’on aime exercer en réalité.     

Souvent, le bilan de compétences permet de déterminer ce qui cloche: l’emploi ou le domaine.     

LA CERTITUDE N’EXISTE PAS  

«Il faut accepter qu’être certain de ne pas se tromper, c’est demander une garantie quasiment de 100% et en orientation, ça n’existe pas», soutient la conseillère en orientation. On ne peut jamais être sûr qu’on fait le bon choix, tant qu’on ne l’a pas essayé.     

PLUS QU’UNE CORDE À SON ARC  

«Je pense qu’il y a plus qu’une chose qui peut nous correspondre», estime-t-elle. La façon dont chaque personne interagit avec son milieu et leurs contextes de travail peuvent faire une grande différence. Il ne faut donc pas craindre qu’un domaine puisse nous attirer davantage qu’un autre au fil des années. On évolue, tout simplement.     

ATTENTION AU CRITÈRE DE STABILITÉ  

Nathalie Ross met en garde ceux qui croient que les jeunes seront amenés à changer plusieurs fois de carrière au cours de leur vie. «J’ai beaucoup plus de personnes qui me parlent de stabilité et de sécurité que j’en ai qui me parlent d’avoir la possibilité de changer de carrière deux trois fois dans leur vie», dit-elle.     

Selon elle, beaucoup de jeunes se laissent influencer par le discours ambiant, voulant qu’il faille être prêt à rebondir étant donné la multiplication de contrats temporaires, à la pige ou sur appel offerts par des employeurs.     

S’ÉCOUTER  

Il est important d’écouter son for intérieur au moment de prendre l’ultime décision. Mme Ross dit elle-même rencontrer des gens qui ont fait un choix de carrière en fonction de leurs proches, par exemple pour reprendre une entreprise familiale ou suivre les traces d’un parent. L’important, c’est notre propre satisfaction et non celle des autres.    

LE CONSEILLER EN ORIENTATION  

«Si une personne a des peurs, des obstacles ou des blocages qui l’empêchent d’aller de l’avant, c’est sûr que le conseiller d’orientation peut être un atout supplémentaire et pertinent dans la démarche», juge Mme Ross. Leurs approches sont multiples et elles pourront convenir à chaque personne, selon le contexte.     

LE VIRAGE À 180  

«Il ne faut pas non plus s’attendre à changer de cap à 100%», prévient Mme Ross. Vos consultations en orientation ne vont pas toujours aboutir à une grande révélation, vous transformant de professeur à boulanger comme par magie. Si Mme Ross a vu certains virages audacieux s’opérer, elle admet que, dans la majorité des cas, les ajustements sont subtils, quoique non pas moins déterminants.    

 
Source : Le Journal de Montréal, par Myriam Lefebvre, journaliste, publié le 15 mai 2020

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