RRQ : trois nouvelles mesures qui rapportent

Plusieurs changements importants au Régime de rentes du Québec rendent plus intéressant le fait de travailler après 65 ans et de reporter la demande de sa rente à 72 ans. Au-delà d’un certain revenu, les cotisations au Régime de rentes du Québec sont également revues à la hausse.

Bonne nouvelle pour les retraités : en 2024, les rentes du Régime de rentes du Québec (RRQ) augmentent de 4,4 % afin de tenir compte de l’inflation.

Mais, cette année, d’autres changements retiennent aussi l’attention : le 1er janvier 2024, trois mesures d’assouplissement importantes sont entrées en vigueur et les cotisations au Régime de rentes du Québec ont également été revues à la hausse pour les travailleurs gagnant plus de 68 500 $.

Dès 65 ans, vous pouvez cesser de cotiser

De nombreux travailleurs de 65 ans et plus, que ce soit par choix ou par nécessité, continuent d’occuper un emploi même s’ils touchent déjà leurs rentes du RRQ. Désormais, ils auront la possibilité de cesser de cotiser au RRQ, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici.

C’est une option intéressante pour ceux qui souhaitent alléger les prélèvements effectués sur leurs revenus bruts.

Il faut savoir que, si l’on choisit d’arrêter de cotiser, notre employeur devra faire de même. À ce sujet, Jean-François Rémillard, conseiller en sécurité financière de Gestion de patrimoine Séquito, met un bémol : « Certains employeurs pourraient inciter leur employé à mettre fin à ses cotisations au RRQ de façon à pouvoir interrompre les leurs, du même coup, et alléger leurs charges sociales », prévient-il.

Avant d’interrompre le paiement de ses cotisations, il faudrait bien peser le pour et le contre. « Si vous êtes en bonne santé, poursuivre le versement de ses cotisations peut être une bonne idée, car vous continuez ainsi de bonifier votre rente », précise le conseiller.

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Une rente protégée dès 65 ans

Le montant de la rente du RRQ se base sur la moyenne des revenus que l’on a gagnés depuis ses 18 ans. Jusqu’ici, les personnes qui demeuraient sur le marché du travail après 65 ans en œuvrant à temps partiel, par exemple, étaient pénalisées, car leurs revenus en fin de carrière étaient plus faibles et baissaient la moyenne de leurs revenus.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Désormais, le salaire obtenu après 65 ans ne réduit pas la moyenne des gains de carrière utilisée pour calculer la rente. En revanche, si la rémunération est plus élevée, la rente sera bonifiée », affirme Jean-François Rémillard.

Attendre 72 ans pour sa rente, c’est payant

Jusqu’à présent, l’âge limite pour réclamer la rente du RRQ était de 70 ans. Depuis le 1er janvier, on peut repousser cette demande jusqu’à 72 ans.

En quoi est-ce un avantage ? « À partir de 65 ans, chaque mois de report permet de bonifier la rente de 0,7 %, ce qui représente 8,4 % de plus par année. En patientant de 70 à 72 ans, on bénéficie d’une hausse appréciable de 16,8 % », dit Jean-François Rémillard.

Le spécialiste suggère d’ailleurs aux personnes dont la santé est bonne d’opter pour ce scénario, en particulier celles qui ont peu de REER. « Elles pourraient effectuer des retraits dans leurs épargnes jusqu’à leurs 72 ans, pour profiter par la suite d’une rente du RRQ augmentée de près de 17 % », indique-t-il.

Jean-François Rémillard rappelle qu’il est essentiel de prévoir d’où proviendront nos revenus à la retraite, et de bien se préparer à cette étape. « Compte tenu de la hausse de l’espérance de vie et en se basant sur les statistiques, on fait bien souvent un pari gagnant en reportant sa rente », constate-t-il. L’expert rappelle toutefois que chaque situation est unique et que les futurs retraités auraient avantage à demander les conseils de professionnels.

Une cotisation supplémentaire pour les revenus plus élevés

En 2024, le taux de cotisation global au régime de base et au régime supplémentaire du RRQ demeurera à 12,80 % pour la portion de revenus comprise entre 3 500 $ et 68 500 $. Cependant, ceux qui gagnent davantage se verront prélever une nouvelle cotisation de 8 % entre 68 500 $ et 73 200 $. Ces cotisations demeurent partagées à parts égales entre employeur et employé, hormis pour les travailleurs autonomes qui doivent assumer les deux parts.

Concrètement, cela signifie que la cotisation maximale sera de 4 160 $ (6,4 %) entre 3 500 $ et 68 500 $, et de 188 $ (4 %) entre 68 500 $ et 73 200 $.

Retraite Québec souligne que, grâce à ces changements, les jeunes travailleurs bénéficieront d’une augmentation marquée de leur rente. Ceux qui prendront leur retraite à court et moyen termes en tireront aussi avantage, mais dans une proportion moindre.

Voici un exemple chiffré fourni par Retraite Québec, sur la base d’une demande de RRQ à 65 ans :

Revenu annuel de 40 000 $

  • Une personne qui a 59 ans aujourd’hui touchera 10 306 $ par an en RRQ
  • Une personne qui a 22 ans aujourd’hui touchera 13 131 $ par an en RRQ

Revenu annuel de plus de 75 000 $

  • Une personne qui a 61 ans aujourd’hui touchera 17 165 $ par an en RRQ
  • Une personne qui a 25 ans aujourd’hui touchera 24 378 $ par an en RRQ

Source: Protégez-vous, janvier 2024

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