S’intégrer à un nouvel emploi et surmonter les obstacles

Écrit par Marie-Noëlle De Sève, c.o et Marie-Hélène Collin, c.o

S’intégrer en emploi présente toujours des défis, qui seront maintenant d’autant plus difficiles à prévoir à la suite de la vague de pertes d’emploi occasionnées par la crise sanitaire, qui n’a malheureusement pas dit son dernier mot.

Pour certains groupes d’individus, les obstacles à surmonter s’avèrent plus imposants que pour d’autres.  En effet, notre pratique professionnelle en orientation nous amène à accompagner des client.e.s à faire face à plusieurs types d’obstacles, dont certains pouvant s’entrecroiser.  Il est ainsi question de prendre conscience de l’intersectionnalité de ces enjeux, c’est à dire des oppressions simultanées qui peuvent s’alimenter entre elles chez certains groupes d’individus.

Voici des exemples d’obstacles souvent rencontrés :

  • Les nombreux enjeux psychosociaux liés à l’immigration : les difficultés vécues à travers le trajet migratoire, les chocs culturels, les enjeux identitaires et la non-reconnaissance des diplômes étrangers, pour ne nommer que ceux-ci.
  • La discrimination systémique : il a notamment été démontré qu’un prénom comme Mamadou ou Mohammed sur un curriculum vitae recevra moins de rétroaction positive en recherche d’emploi qu’une Julie ou un Jonathan.
  • Le sexisme : les stéréotypes de genre dans des métiers non traditionnels (exemple : la faible mixité sur les chantiers de construction) ou encore la réticence face au fait d’embaucher une femme en âge d’être enceinte ou une mère monoparentale.
  • La discrimination fondée sur l’âge, ou « l’âgisme ».
  • La réticence de certains employeurs envers la clientèle judiciarisée.
  • Le malaise face aux périodes d’arrêt de travail pendant des mois, voire des années, liés à la santé mentale et/ou physique.
  • Les limitations permanentes et/ou handicaps psychologiques, physiologiques ou physiques.
  • La discrimination fondée sur l’identité sexuelle ou de genre (par exemple, la transphobie)

Après avoir nommé et décrit ces différents enjeux d’intégration professionnelle, une question demeure : comment y faire face et comment arriver à les surmonter? Il importe avant tout de savoir reconnaître les différents systèmes d’oppression. Se sentir compris, entendu et reconnu diminue une partie de la responsabilité individuelle qu’il est facile de porter.

Renforcer le sentiment d’appartenance et l’esprit de communauté par des activités de partage culturel

Il s’agit ici de créer des occasions de prendre contact et de tisser des liens avec l’autre vivant des enjeux similaires. Il existe divers réseaux communautaires et publics de groupes de support pour accueillir, aider et informer. S’entourer de gens ayant connu des difficultés d’intégration similaires renforce la cohésion et est essentiel au maintien de la mobilisation.

Avoir recours à un ou une professionnel(le) du développement de carrière 

Lorsqu’il est question de difficultés liées à l’intégration professionnelle, des personnes qualifiées et outillées dans différents organismes spécialisés peuvent apporter soutien et accompagnement adapté.

En plus de fournir de l’aide au niveau des objectifs professionnels, de la réalisation d’un plan défini et pour la production d’outils de présentation (CV, lettre), des professionnel.le.s sont disponibles pour apporter l’écoute, le support et la référence à d’autres mesures d’aide adaptées, s’il y a lieu. Pour consulter les différents organismes, consultez le site Emploi Quebec: https://www.emploiquebec.gouv.qc.ca/citoyens/trouver-un-emploi/repertoire-des-organismes-specialises-en-employabilite/

Mettre en lumière des éléments du parcours de vie par le biais d’un bilan de compétences

On pense souvent à l’aspect linéaire du cheminement professionnel. Études + expériences professionnelles = intégration réussie. Lorsqu’un des deux aspects de l’équation est manquant, il est facile de croire que l’accès au marché du travail ne sera pas évident. En réalisant un bilan de compétence et en faisant des autoévaluations des compétences transférables, cela permet de mettre en lumière des possibilités qui n’apparaîtrait pas de prime abord. Vous avez des loisirs, vous avez déjà fait du bénévolat, vous êtes impliqués dans un sport, vous vous êtes occupés seul.e d’une famille ou vous vous êtes adaptés à un nouveau pays? Toutes ces expériences peuvent être revisitées afin d’en retirer les aptitudes uniques développées, à l’image de la personne que vous êtes aujourd’hui.

Évidemment, il y a autant de situations qu’il y a d’individus, et nous reconnaissons qu’il s’agit d’enjeux complexes et délicats :  un de nos rôles comme conseiller.ère est de reconnaître et nommer les difficultés vécues à travers tous ces cas de figures. Des efforts individuels et collectifs seront nécessaires à plus long terme afin de favoriser un avenir plus inclusif.

Écrit par Marie-Noëlle De Sève, c.o et Marie-Hélène Collin, c.o

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